Scèance Karaoké~ Makkuro et Hataru

Après un moment de franche rigolade dans la boutique, je sortai de la boutique et répondis en plaisantant:

- Oui bien sur, même si j'ai un peu peur de connaitre tes gouts musicaux!

Tout en suivant, je regardai les alentours. Le plafond du centre commercial était un dôme légèrement noirci par le temps, au contraire des murs qui avaient été refait à neuf. Je regardai le sol quand je vis la jeune fille bifurquer à l'intérieur d'un magasin.

Je soupirée, exaspérée, devant la remarque du jeune homme. J'avais peut-être des goûts différents, mais de là à avoir peur... Je m'arrêtai devant lui et, levant l'index pour lui faire comprendre que c'était un ordre, je lui dis :

-Si tu as si peur, restes ici !

Je rentrai dans le magasin et en resortis une dizaine de minutes plus tard, deux sacs en main. Je t'en tendis un contenant un paquet cadeau.

-Tiens, tu l'ouvriras quand tu voudras.

Curieux, je regardai la jeune fille rentrer dans le magasin. Devais-je la suivre? Puis me ravisant, je fis un tour en attendant. Quand je la vis ressortir, elle me tendit un paquet cadeau. Surpris, puis heureux, je ne savais pas comment réagir. On m'offrait rarement des cadeaux. Je bégayai :

- Je ... Merci, il ne fallait pas ... ne ... je...

Rougissant, je me rendis compte que moi, je ne lui avais rien offert. L'heure de fermeture des magasins approchait, je ne pouvai pas acheté quelque chose pour la remercier. J'eus une idée. Attrapant gentiment mais fermement la main de la jeune fille, je me mis à courir, l'entrainant avec moi.

- Viens, je vais te montrer quelque chose!

Tout en courant, je répondis :

- Tu verras!

Je pris les escaliers, tournai dans un couloir au bout duquel se trouvait une porte. En ouvrant cette dernière, un bruit assourdissant retenti. J'avais lu dans un flyer qu'un feu d'artifice avait lieu au alentour. Je soupirai intérieurement de soulagement, j'avais eu peur qu'on ne puisse pas le voir du toit du centre commercial.
Je me tournai vers la jeune fille :

- Ce n'est pas très original, mais c'est toujours agréable de voir un feu d'artifice!

Je me rapprochai de la balustrade pour mieux voir.

Je levai les yeux. Plusieurs lumières rouges et bleues décoraient le ciel. Me tournant vers la jeune fille, je répondis :

- Ca me ferait plaisir! Mais je pensai que tu ne croyai pas aux voeux?

Je souriai et fermai les yeux un bref instant, profitant des bruits du feu d'artifice. Voulant poser ma main sur la balustrade, je me rendis compte que cette dernière était occupé à tenir le paquet reçu quelques minutes avant. Je maudis l'entrain dont j'avais fait preuve, dans ma surprise et mon désir de donner un cadeau à mon tour, j'avais oublié d'ouvrir le mien!
Je déchirai doucement l'étiquette du dessus, et pris l'objet à l'intérieur. Un CD? Des Vocaloids?? Edition Limité??? Les yeux ronds, je regardai la jeune fille. Puis reprenant mes esprits, je répondis :

- Merci, c'est sans doute un des plus beau cadeau qu'on m'ait offert!

Je riai nerveusement, trop heureux pour être naturel.

Avec un sourire plus naturel, je répondis :

- un peu que ça me plait!

Puis réfléchissant à sa remarque, je baissai la tête, penché par dessus la balustrade. Des tas de gens étaient amassés tout en bas, profitant du feu d'artifice. On entendait le brouhaha de la foule. Certains devaient être avec leurs amis, d'autres avec leur famille, mais tous avaient l'air d'apprécier le divertissement.
Me retournant vers la jeune fille avec un air déterminé et confiant sur le visage, je lui dis :

- Tu verras, Je te montrerai qu'ils existent!

Puis je me mis à rire, une main devant ma bouche.

Mon regard suivit celui de Makkuro et alla se poser sur les personnes en dessous de nous, au pied du bâtiment. Je sortis une bouteille d'eau de mon sac et en bus une gorgée. Je regardais mon compagnon du coin de l'oeil car l'envie d'arroser l'attroupement me passait à l'esprit plus d'une fois. Non, je ne voulais pas qu'il ait une mauvaise image de moi. Je me retins donc à grand regret.
Je souris et à sa réflexion et répondit, un peu narquoise, en me redressant.

-Ah oui ? Et comment vas-tu le prouver ?

Il fallait croire que son rire était contagieux car moi aussi je ris, sans véritable raison.

J'observai la jeune fille qui semblait en plein dilemne. Son regard se portait sur sa bouteille et sur la foule en bas, tour à tour. Je souris en imaginant les pensées qui devaient lui traverser l'esprit.
Me retournant, je pris doucement la bouteille de ses mains, un sourire mesquin sur le visage.

- Je sais au moins que je peux exaucer ce voeu la!

J'enlevai le bouchon, passai mon bras par dessus la balustrade et lançai l'eau à l'aide de plusieurs coups secs. Je pris ensuite le bras de la jeune fille et me baissai, de sorte qu'on ne puisse pas nous voir d'en bas. Après quelques secondes, plusieurs cris outrés s'élevèrent. Je me mis à rire discrètement, essayant de ne pas nous faire repérer.

Après m'être calmé tant bien que mal, je tournai la tête. La jeune fille me tendait une main. Je la frappai avant de refermer mon poing, en accord avec les mouvements de ma "complice". Nous allions repartir dans un fou rire quand une pierre venant d'en bas frola ma joue. Nous avions dû faire trop de bruit car les arrosés nous avaient repéré. Entrainant Hataru avec moi, je rentrai dans le batiment, à l'abri des jets de cailloux.
Après avoir descendu une centaine de marche, nous retrouvions l'entrée. Le centre commercial n'allait pas tarder à fermer. Je rasai le mur, pour que les gens ne nous remarque pas et m'arrêtai dans la rue voisine.
Je m'exclamai en souriant :

- Quelles têtes ils fesaient!

Je sursautai en voyant une pierre frôler le visage du "délinquant" avant d'hoqueter quand celui-ci m'entraîna à l'intérieur du centre commercial pour courir dans les marches. Je l'imitai en tentant de ne pas trop approcher la foule au risque d'être reconnue. Je regrettais alors d'avoir les cheveux roses.
Arrivée dans une rue adjacente, je ne pus que rire devant son sourire. A croire que cela le faisait rire se faire pourchasser. A vrai dire, cela me faisait marrer, mais je ne l'aurait pas cru apprécier cela.

-Oui ! C'était trop drôle ! Encore bravo.

Je m'étirai de toute m longueur pour faire craquer les vertèbres de mon dos.

Comme nous entendions toujours la foule, je pris une rue opposée au bruit. Désormais, on n'entendait plus que le vent et les cliquetis d'un spot dont la lumière oscillait.
Je regardai la jeune fille en souriant.

- Dois-je raccompagner la demoiselle?

Je commençai à marcher dans une direction aléatoire, levant les yeux vers le ciel avant de regarder devant moi en sifflotant.

Je me laissai emporter en direction du lycée. Je voyai défiler des maisons dont les lumières étaient allumées, un étudiant a moitié endormi qui promenait son chien - je manquai de tomber en riant- un mur couvert de grafitis artistiques...
Je vis après plusieurs minute la facade de l'établissement. Je m'arrêtai en m'appuyant sur un muret, exténué. La course pour fuir le beauceron qui se baladait dangereusement dans la rue et qui m'avait pris pour cible avait été crevante.
Reprenant mon souffle, je mis une main derrière le dos et annonçai :

- Mademoiselle est arrivé à bon port.

Je souriai doucement, tournant la tête et apercevant l'immense grille qui protégait le lycée. Après un haussement de sourcil, je demandai :

- Tu comptes escalader ça?

La jeune fille me regardait du haut du mur, un sourire fier sur le visage. Je sifflai d'étonnement, le saut avait été impecable. On voyait que c'était une habitude. Détournant mon regard vers la grille de 3 mètres de haut, je lançai ironique :

- Bah, ce n'est pas si haut que ça!

J'avais peur que la jeune fille se fasse coller pour être rentrer tard. Si on l'apercevait perchée sur le muret, elle risquait d'avoir des ennuis.
Je souriai tranquillement puis ajoutai avec un clin d'oeil :

- Je ne vais pas te retenir plus longtemps. Merci pour cette agréable journée! Tu n'oublies pas de m'appeler pour la Nuit des étoiles filantes hein?

Je lui proposais de sauter par-dessus la grille puisqu'il trouvé cela "pas si haut que ça", un sourire aux lèvres. Je fis la moue quand je dû rentrer dans le lycée. J'aurais préféré rester dehors, à parler avec le garçon.

-Pas de soucis !

Je me laissai glisser dans l'enceinte scolaire avant de me souvenir de quelque chose. Je regrimpai sur le muret pour interpeller le jeune homme.

-Makkuro, attends ! J'ai pas ton numéro !

Comment pouvais-je l'appeler sans avoir son numéro de téléphone ?!

J'allai m'en aller quand la jeune fille m'appella. Je me retournai en riant.

- Oui, c'est vrai!

Trotinant pour lui donner mon numéro, je sautai et me retrouvai debout sur le mur. Plongeant la main dans ma poche, j'attrapai le feutre avec lequel je me baladai en permanence et pris le poignet de la jeune fille. J'écrivis une série de chiffre ainsi que mon prénom. Levant les yeux vers son visage, je dis joyeusement :

- Voila, comme ça, tu ne risques pas de le perdre!

Je m'élançai et retombai au bas du muret.

Riant à la plaisanterie, je jouai le jeu :

- Ah ah, pourquoi pas!

J'adressai un signe de la main et un sourire à la jeune fille avant de la voir disparaitre derrière le mur.
Je m'engageai dans la ruelle menant au centre ville, le paquet contenant le CD dans une main. J'avais hate de l'écouter. Je m'éloignai en sifflant joyeusement.